Les bases de la fabrication d’un savon n’ont jamais changé.
La saponification (le processus chimique de création d’un savon) se produit lorsque des graisses et huiles se combinent avec un agent alcalin.
Une fois que ces substances ont réagis les unes avec les autres, vous vous retrouvez avec du savon et de la glycérine.
A l'origine...
Il y a bien longtemps, les savons occupaient une place très importante dans les civilisations les plus anciennes. Ces savons servaient à détacher, laver ou encore éclaircir les cheveux. Le savon artisanal était essentiel et pouvait aussi servir dans les teintures et dans les tanneries.
Au début du 3e millénaire av. J-C, les Sumériens connaissaient déjà le savon. Son origine est donc très ancienne. Des cylindres d’argile emplis d’une substance savonneuse y ont été retrouvés. Le flanc de l’un d’eux portait une recette pour faire bouillir de la graisse et des cendres.
Chez les égyptiens également on retrouve ça trace, notamment sur des textes retrouvés du 2e millénaire av. J-C décrivent la saponification
Puis, Un millénaire avant notre ère, les Phéniciens exportaient le savon et le fabriquaient à partir d’huile d’olive et de soude végétale. Comme deux millénaires plus tard en Syrie, en Grèce ou à Marseille. Ce savon était réputé pour ses propriétés désinfectantes, dues principalement à l’usage de cendres de laurier dans sa fabrication.
Le savon Gaulois
Le savon des Celtes (sopo) ou le « savon gallique » était utilisé couramment par les Celtes et les Germains qu’ils fabriquaient en quantité à partir de cendres alcalines ou potassiques (cendres de hêtre, de l’herbe à savon), de suif, de saindoux ou d’huiles excédentaires. Mais s'ils l'ont inventé, les Celtes sont avant tout connus pour avoir exploité les vertus hygiéniques du savon pour lustrer leur longue chevelure. C'est dans un grand chaudron que l'artisan gaulois fait fondre de la graisse animale qu'il mélange à chaud à de la cendre. Il obtient alors une pâte qui refroidit. À partir de ce savon, ils pouvaient également fabriquer certains médicaments.
Pour les autres civilisations
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Les Romains comme les Grecs, connus pour leurs traditions de soins du corps, n’utilisent le savon que tard. Ils ont pour usage de se laver par « abrasion » : les uns utilisent des poudres pour se frotter le corps avant de s’enduire d’huile, les autres s’enduisent d’huile avant de l’ôter par le frottement d’un strigile, une sorte de racloir. Ce n’est qu’au 2e siècle que le médecin grec Galien recommande l’usage du savon autant pour son aspect thérapeutique que pour l’hygiène.
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Ce sont les Arabes qui vont fortement influencer sur l'image du savon en mélangeant des cendres de plantes maritimes contenant de la soude aux corps gras. Ils obtiennent alors des savons plus durs et plus ferment qu’ils commercialisent sur les côtes méditerranéennes. Ils diffusent alors largement le savon d’Alep. Pendant les croisades, la recette du savon d’Alep aurait atteint l’Europe. Il serait ainsi l’ancêtre de l’ensemble des savons durs au monde.
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Sur le continent africain, c’est le savon noir qui se démarque. À base d’huile de palme, de beurre de karité, de beurre de cacao mélangé aux cendres de pelures de plantain, de feuilles de palmiers et/ou bananiers, de noyaux de cacao, une multitude de recettes ! Il semblerait que les Yoruba, originaires de ce qui est le Ghana aujourd’hui, en soient les premiers producteurs et permirent sa diffusion d’abord en Afrique de l’Ouest puis dans l’ensemble du continent. Ce savon noir solide serait l’ancêtre du savon noir en pâte d’Afrique du Nord. Il est toujours un savon réputé.
Le savon d'Alep !
Alep, au nord-ouest de la Syrie, est une des plus vieilles villes du monde. depuis plus de 3000 ans, on y fabrique traditionnellement un savon naturel ancestral. Le savon d'Alep.
En Europe, on connaissait depuis l’époque gauloise, un savon fait de suif animal et de cendres alcalines mais il était trop actif. On ne l’utilisait que pour le blanchissage du linge et éventuellement comme shampoing.
Ce sont les croisés au Moyen Age qui rapportèrent en Occident le véritable savon d'Alep.
Pour élaborer ce précieux savon les maîtres savonniers d’Alep utilisent l’huile d’olive locale et de la soude végétale, (un secret de fabrication qu’ils se transmettent de père en fils depuis des millénaires).
Ils ajoutent dans leur composition un ingrédient naturel supplémentaire : l’huile de baies de laurier.
C’est l’huile de baies de laurier qui explique en grande partie les qualités incomparables du savon d’Alep.
Le savon de Gallipoli
Gallipoli situé dans le sud de l’Italie, a probablement été l’origine du savon de Marseille. Grâce à ses nombreuses oliveraies et à ses multiples pressoirs, la ville commercialise dans toute l’Europe. une huile d’excellente qualité, destinée à l'alimentation ou non. L’idée d’ajouter de la soude aux restes des olives qui venaient d’être pressées une première fois permit aux habitants de Gallipoli de fabriquer des savons blancs et de diversifier durablement leurs activités.
Le savon de Marseille
En 1371, des documents attestent de la présence officielle d’un savonnier à Marseille. Pour autant, les guildes de savonniers sont implantées partout dans le pays depuis bien longtemps.
l’industrie se développe et s’organise grâce notamment à l’Edit de Colbert qui en 1688, réglemente la fabrication du savon de Marseille et protège les savonneries Marseillaises au détriment des Toulonnaises. L’édit de Colbert portait également sur les matières premières à utiliser. Il met en avant les matières premières locales : l’huile d’olive pure provenant de Provence ainsi que le sel et la soude directement acheminés de Camargue. Colbert interdit formellement l’utilisation de suif (graisse animale).
Avec les premières colonies, et la rareté préoccupante de l’huile d’olive, les savonneries se tournent vers le commerce d’autres huiles et notamment l’huile de palme et l’huile de coco. Ces huiles produisent un savon de Marseille de couleur blanche ou beige. Ce savon, de meilleure qualité, permet le lavage d'un linge fragiles.
Le savon noir :
Aussi appelé savon mou,le savon noir est un savon plus ou moins mou au toucher, de teinte plus ou moins foncée et peu attirante (brunâtre, verdâtre, bleuâtre, grisâtre, noirâtre) sans coloration. Il est réalisé avec des lessives de potasse et des huiles végétales. Il affiche une teneur équivalente en acides gras de l’ordre de 38 % .
Aujourd’hui, il est très largement utilisé dans le monde arabo-musulman pour ses propriétés purifiantes, notamment lors du rituel du hammam.
Il existe des savons noirs à l’huile de lin recommandés pour le nettoyage des carrelages. Recommandés autant pour la maison que pour le jardin.